Par Philippe Cattela

Pour l’Ecole Synergie Naturopathie

Terrain ou microbe ?

Antoine Béchamp et la fameuse querelle qu’il a eue avec Pasteur

Professeur Antoine BECHAMP − 1816 / 1908

Agrégé en Pharmacie,
Licencié ès Sciences Physiques,
Docteur ès Sciences Physiques,
Docteur en Médecine,
Professeur de Physique et Toxicologie de l’École Supérieure de Pharmacie à Strasbourg,
Professeur de Chimie Médicale et de Pharmacie à la Faculté de Médecine de Montpellier,
Doyen de la Faculté libre de Médecine et de Pharmacie de Lille,
Professeur de Chimie Organique et de Chimie Biologique à Lille.

Chevalier de la Légion d’honneur

« Rien n’est la proie de la mort, tout est la proie de la vie » 

.Un duel scientifique a opposé toute leur vie durant Antoine Béchamp à Louis Pasteur (1822-1895). 

Béchamp et Pasteur

Ce fut le combat de la fin du 19° siècle pour les microbiologistes.

A la fin du 19ème siècle, les bactériologistes Louis Pasteur (1822-1895) et Robert Koch (1843-1910) se rendent célèbres pour leurs travaux en microbiologie, et jettent les bases de la doctrine du monomorphisme. 
Cette doctrine énonce que les bactéries apparaissent sous une forme constante et définie, et ne peuvent pas en changer. 

Koch découvrit que certains bacilles étaient responsables, chez l’animal, de la tuberculose  (bacille de Koch), et il fut dès lors généralement admis qu’un type spécifique de bacille était capable de déclencher une maladie précise. 
Peu de temps plus tard, de nombreux agents bactériens furent découverts, responsables chacun d’une maladie donnée.
Ces travaux révélèrent la diversité et l’importance du monde bactérien. 

A la même époque le botaniste et naturaliste allemand Julius Cohn (1828-1898) contribua à implanter l’idée du monomorphisme en classifiant les bactéries en groupes et espèces en fonction de leur morphologie (structure et forme) et de leur caractéristiques biochimiques, comme on le fait en botanique pour les plantes.

Ces personnalités dominant le monde scientifique de leur époque, ont fortement influencé les recherches postérieures en bactériologie. Leur point de vue s’imposa dès lors comme un dogme,
énonçant que toute colonie d’une espèce bactérienne ne peut prendre qu’un seul aspect. 
  • Pléomorphisme bactérien
  • Les travaux de Béchamp 

    Trente ans avant l’instauration de l’idée du monomorphisme, le microbiologiste Antoine Béchamp, docteur ès-Sciences, docteur en médecine, en chimie, et en pharmacie, découvrait, à la suite de travaux expérimentaux et d’observations minutieuses, que toute cellule animale ou végétale est constituée de petites particules capables, sous certaines conditions, d’évoluer pour former des bactéries qui continuent à vivre après la mort de la cellule dont elles proviennent.
  • Béchamp appela ces petits éléments autonomes, des « microzymas »

    Béchamp et Pasteur qui étaient contemporains, s’opposèrent farouchement pour défendre leurs théories bactériennes devant les milieux scientifiques de l’époque. 

    Pasteur défendait la théorie selon laquelle toute maladie infectieuse était causée par des micro-organismes invariables dans leur forme et provenant TOUJOURS de l’extérieur de l’organisme, le milieu intérieur de tous les organismes vivants étant stérile. 
     

Béchamp voyait à la maladie une origine interne, et affirmait que toute matière organique est sujette à des modifications naturelles dus à des processus normaux de fermentation. Ces processus provoquent, dans des conditions pathologiques, le développement des mycrozomas et aboutissent à la formation de bactéries ayant des propriétés de putréfaction et de fermentation. 
 

  • Dans le courant du 19° siècle, le Professeur Antoine Béchamp avait bien mis en évidence que « le microbe n’est rien, le terrain est tout« .

Dès le 18 ° siècle, des savants découvrent en observant le vivant des « petits points » partout dans leurs préparations qui se lovent sur eux-même en un mouvement incessant. Ces »petits »points (appelés aussi granulations moléculaires ou corpuscules vibrants par ces premiers chercheurs, puis microzymas par A. Béchamp, protits, somatides par Gaston Naessens, et enfin, assez récemment nanobes ou nanobactéries par des géologues…) ont été étudiés de manière rigoureuse et scientifique au cours du 19° siècle, pendant des années, par A. Béchamp.

  • La prise en compte des microzymas permet de démontrer de manière scientifique que les maladies infectieuses en particulier, viennent de l’intérieur du corps et non de l’extérieur et, plus précisément des microzymas.
  • Ces derniers, notamment en fonction du pH du milieu extra-cellulaire, construisent des bactéries (pH alcalin) ou bacilles de Koch (pH acide) pour réparer l’organisme. Ce sont également eux qui construisent les cellules de l’organisme et également le tissu conjonctif -squelette miscroscopique de base de l’organisme- et les différents organes.
  • Louis Pasteur, contemporain de Béchamp, a refusé de prendre en compte les microzymas. A. Béchamp affirme qu’ils sont visibles sur le vivant à partir d’un grossissement de 750 et L.Pasteur aurait interdit à ses collaborateurs de dépasser un grossissement de 450
  • Il a élaboré la théorie de la « panspermie atmosphérique » en mettant en route une guerre incessante aux germes venant soi-disant de l’extérieur. Il a repris pour ce faire, le système des vaccinations de Jenner (1789), très rentable financièrement. Le professeur Béchamp, chercheur remarquable et très méticuleux, agrégé en pharmacie, docteur ès-sciences physiques, docteur en médecine (mais pas que…), n’était malheureusement pas un bon communiquant et ses écrits, des pavés indigestes. Ses découvertes faites au 19° siècle au sujet des microzymas ont donc été occultées.
  • Plus tard, dans les années 1920, tous les travaux européens antérieurs sur les microzymas ont été éliminés lors de la création de la FDA (Food ans Drug Administration) comme l’attestent les docteurs américains Dennis Myers et Robert Miller. Ils témoignent même du fait que les ouvrages du professeur Béchamp ont été éliminés de l’université de Pittburgh et qu’il en est de même à la librairie Nationale du Congrés de washington DC.
  • La science  découvre régulièrement des bactéries  dans les tissus malades des maladies chroniques et dégénératives. Des formes microbiennes sont trouvées dans l’ulcère de l’estomac, l’artériosclérose, la maladie d’Alzheimer , le Parkinson, l’arthrite et beaucoup d’autres affections, avec, pour corollaire, la recherche de nouveaux vaccins…
  • Le travail de Béchamp a été de démontrer que ces bactéries sont présentes en tant que résultat et non en tant que cause. Les bactéries évoluent à partir des microzymas qui les construisent de façon à nettoyer les vieux tissus qui se détériorent. On trouve des bactéries dans tous les tissus malades de toutes les maladies chroniques ou dénégératives.

Les Microzymas sont peu connus à ce jour … ou alors sous des noms divers :

  • – Granulations microscopiques avant le Pr. Antoine Béchamp,
  • – Somatides pour Gaston Naessens,
  • – Endobiontes pour Enderlein,
  • – Nanobes ou nanobactéries pour les géologues modernes,
  • – Mycoplasmes pour le Pr. Montagnier.

Indifférent à l’ambition personnelle, Antoine Béchamp était modeste et confiant, sincère et enthousiaste, pénétré de l’idée du devoir, de la recherche et de la vérité et de la nécessité de la dire. Il négligera toujours toute publicité, et ne fera aucun effort pour rechercher des relations influentes. 

            Pasteur lui, était un homme médiatique, arriviste et sans scrupule, génie de la publicité et des relations publiques. 



            En 1900, Béchamp s’était un jour indigné en ces termes : « Je suis le précurseur de Pasteur comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur heureux et insolent qui le nargue et le calomnie »… 

            Pourtant, sur son lit de mort, Pasteur aurait reconnu la pertinence des travaux de son rival en énonçant cette phrase célèbre : « Béchamp avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout ».

Malgré l’importance des travaux de Béchamp, la grande majorite des microbiologistes du début du 20ème siècle furent influencés par les travaux de Pasteur, et la doctrine du monomorphisme microbien est celle qui domine encore actuellement la pensée scientifique de la bactériologie moderne.

Donc, à l’évidence, Pasteur a gagné le combat

            Dans son livre « Béchamp ou Pasteur ? » E. Douglas Hume décrit et objective admirablement cette lutte. 

Les théories de Béchamp ont été reprises par Jules Tissot  (1870-1950), biologiste français, sans plus de succès, malgré de nombreux travaux..

Cinquante ans plus tard, le Pr. PAGES à Montpellier écrivait dans Monspeliensis Hippocrates de mars 1959 que l’équité commande de placer le Professeur Antoine Béchamp au tout premier rang des biologistes de tous les temps. Les Microzymas sont peu connus à ce jour … ou alors sous des noms divers :

  • – Granulations microscopiques avant le Pr. Antoine Béchamp,
  • – Somatides pour Gaston Naessens,
  • – Endobiontes pour Enderlein,
  • – Nanobes ou nanobactéries pour les géologues modernes,
  • – Mycoplasmes pour le Pr. Montagnier.

En juillet 2017 dans une lettre ouverte à notre ministre de la Santé , le Pr A. Fougerousse (Docteur d’État ès sciences 1973Professeur de Chimie honoraire de l’Université de Strasbourg, Ancien Doyen de la Faculté de Chimie) parle des « dogmes erronés de Pasteur »et demande que les travaux de Béchamp et Tissot soient repris avec les moyens modernes par des universitaires indépendants. I

En janvier 2019, un article (Multi-Method Characterization of the HumanCirculating Microbiom ) étudiant le « microbiome circulant » nous présente sous une forme discrète, comme anodine dans les nombreux méandres de la science :
« Alors que la colonisation de diverses niches corporelles (l’intestin, par exemple) par des communautés dynamiques de micro-organismes est maintenant universellement acceptée, l’existence de populations microbiennes dans d’autres zones « classiquement stériles», y compris le sang, est un concept relativement nouveau »

« Classiquement stérile » « concept nouveau » : Non ! Pas pour ceux qui connaissent les travaux de Béchamp.

Y aura-t-il un match revanche au 21° siècle ?

Philippe Cattela

Annexe : Lettres d’Antoine Béchamp au journal La liberté.

À Monsieur le directeur du Petit Journal

                                                                                                          Paris le 12 octobre 1903

Je désire ardemment éviter Petit Journal, à la ville de Paris, à mon Pays et son Gouvernement, une faute et une honte. C’est très sérieusement que j’ai l’honneur de vous écrire ainsi.

Voici de quoi il s’agit :

Le numéro du 2 octobre du petit journal, dans un article non signé concernant le projet d’élever un monument à Pasteur, disait de ce chimiste : Ce savant indiscuté !

Ainsi, on ose dire jusque dans le Petit Journal, que Pasteur était un savant indiscuté. Mais c’est là une assertion purement mensongère. Pour vous en convaincre, j’ai l’hommeur de vous communiquer les trois lettres suivantes, deux à M. Le Directeur de La liberté et la troisième au Directeur d’une Revue scientifique.

A Monsieur le Directeur de La Liberté

                                                                                     Paris, le 26 août 1903

                                                                                     15, rue Vauquelin

Monsieur le Directeur,

La Liberté du 25 de ce mois a publié un article sur le puits artésien de Grenelle, dont la fin, conforme à une légende mensongère, contient ces deux affirmations :

« La gloire de la plus pure du XIXe siècle : c’est Pasteur

L’image de celui qui, le premier démontra le danger de l’eau, ve se dresser à la place du puits artésien. »

Je proteste.

Pendant près de 40 ans, dans les académies et par les livres, j’ai combattu les ffausses doctrines chimiques, physiologiques et médicales de Pasteur.

L’erreur la plus gravede ces doctrines fût de placer hors de nous, dans l’air que nous respirons, dans l’eau que nous buvons, les causes de nos maladies. Et c’est une sottise qui n’avait point d’abord faite.

En fait, loin d’avoir démontré la présence d’organismes microscopiques, de ferments dans les eaux-ce que l’article appelle le danger de l’eau -Pasteur, le premiercette fois, a nié avec la plus entière mauvaise foi, l’existence de micro-organismes ferments, actuellement vivants, appelé microzimas, dans les roches neptunniennes de la croûte terrestre et, par conséquent, dans les terres de la surface et dans les eaux des sources ou dans les dépôts de ces sources. Et, après lesavoir négligés, il n’a pas davantage découvert les prétendus germes de l’air dont, sur le tard, il avait fini par faire la base de son faux système médical, et dont il n’avait pas non plus découvert la véritable nature de l’origine.

Bref, Pasteur n’a fait aucune des découvertes dont une légende, habilement propagée par certains intérêts, la proclame l’auteur.

Le plagiaire le plus effronté du XIXe siècle et de tous les siècles : c’est Pasteur.

Et ses plus audacieux plagiats, il les a perpétrés surtout depuis 1872. Je sais ce que je dis : je ne devais plus garder le silence.

Pour l’histoire, pour la science, pour la Patrie, j’ai dû cesser de me taire.

J’ai l’honneur de vous prier de publier cette lettre dans un des plus prochains numéros de La Liberté et d’agréer..

                                                                                                            A. BECHAMP

                                                                                                            de l’Académie de Médecine

                        Paris le 4 septembre 1903.

Monsieur le Directeur,

Il y a huit jours, j’ai eu l’honneur de vous prier de publier dans La Liberté ma protestation contre deux affirmations contenues dans un article où Pasteur, plagiaire, était exalté.

J’ai le regret de constater que ma prière n’a pas été entende.

Mais cela devait être.

«  » Dans ce temps d’Apochratie », comme vous l’écriviez ce matin, vous vivons, il n’est pas étonnant que des Intellectuels scientifiques soient assez puissants, même à La Liberté, pour étouffer la voie libre qui leur reproche de propager la légende mensongère qui fait un insigne plagiaire, un grand pas.

Quand le désordre est à ce point dans les esprits d’en haut, comment ne serait-il pas dans les esprits d’en bas et dans la Société.

J’ai l’honneur d’être….

                                                                                                                      A.BECHAMP